Little Brother
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Acrylique sur bois 33,5 x 59,5cm |
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1984 de George Orwell
Visionnaire, nous disait-on. Le regard dans le vide, en
insistant bien sur le fait qu'il fallait absolument n'y voir qu'une
critique du monde communiste...
J'adore ce bouquin. Mais aujourd'hui on peut dire que son Big Brother
était un peu ballot : financer toute cette surveillance en occasionnant
l'éventualité que les gens s'en débarrassent...
Quand on voit maintenant les consommateurs travailler, marcher sur la
tête de leur prochain, pour acquérir de plus perfides outils encore...
S'ils ne peuvent pas se les procurer, ils revendiquent. Ils pleurent,
ils retournent leur casquette, ils ont honte, ils souffrent, ils consultent. C'est la violence...
Le brother de George Orwell était "big" parce qu'il devait faire face à
un adversaire dont la grandeur était intacte. L'homme était endoctriné et
possédé malgré lui. Sans qu'il se compromette le moins du monde. C'était une victime. Il
suffisait de le délivrer...
Chez nous, la réalité est qu'on préfère se laisser convaincre que la
camionnette familiale, diésel, à climatisation, GPS et double tranchant intégrés, est
indispensable pour le couple. Moins polluante et plus performante
que la petite voiture essence de papa... Du moment qu'à son volant on a un
look de puissant jeune sauvage responsable, riche et malin...
Ainsi l'homme est compromis et aux dernières nouvelles, un Little Brother suffit largement à battre le big
à plate couture. En prime c'est infiniment plus plombant, car il est
bien documenté qu'on remet rarement ses propres actes en question...
La mémoire des gestes : le vrai début
Ce tableau est en fait un remake. Étrange pour un début...
Le remake d'un tableau que j'avais fait dans les années 80. J'en gardais un bon souvenir.
Un jour de l'an de grâce 2008, par pur manque d'inspiration, je me suis
mis en tête d'essayer de le reproduire, de mémoire.
Ce fut étonnamment intéressant de refaire ce tableau conformément aux souvenirs que j'en avais.
C'est alors que j'ai formulé le projet de peindre les gens depuis des bribes de ma mémoire.
C'est aussi là que j'ai réalisé la force d'un personnage placé de face,
sans artifice. Bref c'était le début du travail qui m'occupe depuis
lors.
(Si ce n'est pas le premier portrait de ce genre que je termine, c'est
que je n'ai pas de règle quant à la durée que je passe sur un tableau.
Cela vient comme cela vient.)
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