Quoi peindre au XXIe siècle ?
- Après bien des errances,
je me suis arrêté là : peindre ce qui me procure le plus de plaisir ;
ce qui m'intéresse avec constance. Et c'est indubitablement une
représentation de l'être humain.
Peindre la
lucidité
C'est le point de départ. Je voudrais restituer ce que
donne à
voir un visage dans les rares instants de conscience de soi au milieu
de l'univers.
Peindre l'individu forcément inclus dans sa société,
mais tandis que par le jugement, il prend quelque
distance par rapport à elle. Par rapport à lui-même aussi. Pendant que selon moi il est au sommet
de son humanité.
L'autre en
mémoire
De telles perceptions sont
rares et
fugaces. Je ne peux donc guère les trouver que dans ma mémoire.
Ainsi, je ne cherche pas à
peindre une
personne pour elle-même, mais je me sers d'elle pour mesurer en moi
l'empreinte qu'elle laisse et surtout pour ramener des images plus
intenses qui la précédaient.
Je choisis donc, depuis ma
caverne, de
peindre l'autre comme une ombre projetée qui émane de ma réalité
intime.
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