Erreur de la banque en votre défaveur
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Acrylique sur toile 60 x 73cm |
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Un vendredi vers quinze heures...
Je ne m'attarderai pas sur le possible ou non d'une telle
erreur bancaire. Je n'irai pas jusqu'aux trivialités de type :
l'erreur étant humaine, les banquiers doivent par voie de conséquence
être infaillibles.
Non, ici c'est juste la carte complémentaire à celle dite de
chance du Monopoly, intitulée "Erreur de la banque en votre faveur,
touchez" ... je ne sais plus combien, qui vient de s'abattre sur une
charmante petite étudiante fertile et pleine d'avenir.
Là où la carte de Monopoly faisait gagner une petite somme pour
les entrepreneurs en culottes courtes, le distributeur affiche un
découvert monumental. Représentant des dizaines de vies entières de
travail honnête.
Les belles promesses d'avenir de la jeune fille dépendaient,
réajustement fait, de quelques chiffres dans un système informatique.
À cet instant précis, un nombre abstrait, débarque énormément
dans le concret. Un monde d'ordre, de calculs et de labeur paisible
s'écroule. Les quelques euros du ticket de cinéma qui l'ont amené ici,
sont sortis du cadre de sa conscience. La température corporelle de la calme jeune femme fait un bon
prodigieux au milieu de la morne rue déserte. Pas le moindre doute : ce chiffre peut
définitivement devenir son monde, sa prison et son tombeau.
"Pour être mise en contact avec votre conseiller", il faudra attendre lundi.
Mémoires de l'étonnement. Des moments hétéroclites. Des lumières
différentes, illogiques mais nécessaires pour parvenir à mes fins : un
zoom avant, une fonte de la profondeur de champ, sans mouvement, sans
caméra, sans décor référentiel, ni rien de rien...
- Mais que vois-je ? Du pixel "HD" infecte la pauvre victime...
- Et oui, cela peut passer inaperçu, mais c'est bel et bien là.
Et il serait fou de croire que la vie de l'informatique n'agit pas sur
la vie, dès lors qu'elle l'occupe et la gère à presque tous les étages.
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Une grande première scientifique !
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Assisterait-on à un cas regrettable de transmission à l'humain d'un
virus informatique ? Rien n'est plus probable. Les premières études le
montrent sans qu'on ait encore le recul nécessaire pour l'affirmer :
le virus aurait transité via l'intellect pour muter en entité
biologique sous l'impulsion de ce que l'on nommera les zones émotives du
cerveau. De là il se propage à l'ensemble des cellules du système
nerveux central. À ce stade avancé, (atteint ici en quelques secondes
en raison du nombre important de zéro sur l'écran du terminal), un fond
d'œil n'est plus nécessaire pour une orientation diagnostique. Le
diagnostic positif, lui, se fera comme souvent, uniquement à
l'autopsie.
Des perspectives bien passionnantes pour enfin étudier, scalpel
en main, le fonctionnement des maladies psychosomatiques...
Et puis les projections économiques sont encourageantes : voilà une
raison de plus pour mettre du Quallegon dans votre machine !
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