L'éconduite
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Acrylique sur toile 60 x 73cm |
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La peinture
à choix
multiples :
Un regard dur et inquisiteur de loin, doux et décontenancé de près :
C'est une tentative pour rendre plus visible ce que j'expliquais récemment.
Je m'applique à ne pas choisir certains contours plutôt que
d'autres. J'en propose donc plusieurs en utilisant des variations de
couleur. L'œil (le cerveau) trouve un
chemin en fonction de son expérience, de son envie, des circonstances.
Le réalisme
(qui est relatif à l'observateur, à sa mémoire) peut se trouver décuplé
au rythme de l'apparente décroissance de la finesse. Un figuratif avec
de la liberté, une plus grande adaptation à l'observateur, et des
variations. C'est ce à
quoi je travaille.
Ici cet exercice est volontairement exagéré. On peut voir que de
loin
ou sur la petite vignette, le visage est assez difforme et disgracieux.
En se rapprochant, "l'oeil" choisi d'autres contours parmi ceux proposés
car ils correspondent mieux à ce que l'on veut voir. Ce n'est plus le
plus grand contraste qui l'emporte, mais ce que l'on préfère voir, ce
que l'on recherche. Et donc un autre visage beaucoup plus harmonieux. Le
regard dur et hostile devient vulnérable et plein de douceur... La tête va même jusqu'à pivoter légèrement.
(Je crois bon de préciser que c'est bien la même photo du même tableau à des tailles différentes).
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Une scène de la vie courante
Juste un petit hiver de printemps sans
grande importance. À moins que cela soit la chose la plus
importante. Une confrontation de la beauté et de la connerie comme
il s'en produit très ordinairement.
Il s'en suit ce que l'on nomme de
l'incompréhension. Mais c'est en fait plutôt le contraire : le trajet depuis l'ancienne
compréhension vers la nouvelle, et la mesure de l'écart entre elles
deux, de ses conséquences.
Voilà, elle ne garde plus de façade
qu'un stéréotype de lèvre supérieure, qui malgré l'effort
initial pour être fixée, tend à se dérober quelque peu en un
étrange profil. La jeune fille n'en est plus là. Comme tout le reste, elle
s'évanouit dans le sondage de l'état de fait.
C'est un abîme, sa
mise en perspective, un peu comme tout ce qui m'intéresse en
peinture. C'est une scène qui fait l'ordinaire des préaux de
lycées et qui tend à se raréfier ensuite.
Un dernier sursaut
La démarche : mémoire et mémoire
encore. Plusieurs sujets pour raviver le sujet, je ne vais pas revenir là-dessus.
Ce tableau est surtout une expérience de
raccourcissement de mes coups de pinceaux. Ou plutôt un petit au revoir
à ce genre de touches que j'ai tant aimé, mais que les aléas de mon
cheminement me font de plus en plus perdre de vue.
Ce n'est pas une
différence radicale. J'ai peint relativement comme à l'ordinaire.
Et l'écart technique n'est pas aussi
grand qu'il y paraît. C'est plus que je me suis focalisé sur une des
choses qui font ma technique de peinture aujourd'hui. Mais qui se
trouve soudain être de plus en plus diluée, de moins en moins visible.
Mais j'ai bien l'impression que je devrais immanquablement un
jour, à nouveau passer par là. Comme le trait gribouillé, la touche de
couleur est une fondation majeure de mon être. Si je la vois s'éloigner
actuellement, c'est probablement pour mieux la voir revenir un jour
prochain.
En fait je n'en ai pas la moindre idée : c'est typiquement le
genre de choses où l'expérience contredit systématiquement mes
prévisions : si un matin je dis que j'arrête le bleu, je m'aperçois
deux mois plus tard, que je ne peins plus que du bleu...
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