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Elle a tout vu tout entendu, l'observatrice...
Elle était là depuis longtemps, dissimulée
dans la végétation amie que l'on trouvait
autour et là, en ces temps.
C'est une mante-fée fragile.
À son rythme, elle l'a pesé, le pour,
elle l'a contre-vérifié, le contre.
Ainsi qu'une évidente attraction pour le jeu.
Elle sait beaucoup de nous.
Avec le voile picotant des longs instants d'avance,
quand comme aux échecs,
il faut bien attendre que la victime pousse le pion,
elle a choisi d'apparaître à peu près sous cette forme
soudainement et environ ici. À mes yeux en tous cas dépassés
…
En tout cas une étrange apparition. Cette technique où je
contrôle si peu le dessin, a une vie propre. À mettre je pense, en parallèle avec
une idée qu'on peut se faire de l'inconscient. La chose la plus lourde
de sens qui échappe aux outils mêmes du sens, la raison.
Autrement dit, je peux faire des tas de dessins qui ne
m'intéressent pas intimement. Ce que je voudrais dessiner, je ne le
peux pas directement. Je ne le "pré-vois" pas au niveau graphique. Mais
je le sens d'une autre façon, plus générale, plus profonde. Quelque
part, pas facile d'accès...
Alors en annihilant mes compétences dans la production de
l'image, cette chose semble passer comme toute seule, par une autre
voie.
Ce monumental pressentiment me condamne à l’expérimentation et je ne comprends rien. Je
ne peux pas véritablement faire, je ne peux qu'essayer de provoquer. Au total, je suis un spectateur heureux mais équipé d'une
étrange télécommande à pédales, complexe et pas ergonomique du tout.
Il me semble que je gesticule en haute mer au milieu de trucs
plus gros que moi. Et j'ai une vache d'envie de gesticuler ce matin !
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